lundi 3 janvier 2011

Edito de janvier 2011

Bon, commençons par les formalités d'usage :

Bonne année à tous !

Maintenant que c'est dit, passons à la suite.

Or donc depuis fin décembre de l'année qui précède celle-ci, et début janvier (en fait hier pour être précis) vous pouvez commencer à lire les aventures de la Compagnie des Cendreux via un prologue bancal et un premier chapitre amputé de deux tiers.

Et oui, même quand il ne s'agit que d'un premier jet, et bien je vous le met quand même... comprenez que je jette un peu de barbaque aux lions affamés de postage. Mais n'allez pas croire que je vous abandonnerais, seuls avec ces écrits de piètre qualité. Je vais réalimenter le prologue (notamment en ce qui concerne la partie théorique du communisme multi-cellulaire, qui mérite développement). De même le dialogue entre Lun'Demiel et son champion de nain va se voir allongé de quelque réplique pour tenter de l'approfondir un brin, et pis surtout je vais essayer d'y adjoindre les parties de l'elfe et de l'humain du groupe.

Essayer, ce terrible mot qui sous-entend la possibilité non-négligeable d'un échec. Essayer... et oui car comme je l'ai déjà mentionné dans l'édito du Monde pas Pire (mon autre blog), je vais avoir pas mal de boulot pour le mois à venir. Et surtout ce blog n'est que mon blog secondaire, il me sert à délester un trop plein néfaste d'imagination, quand je ne suis pas assez rapide au dessin.

Qu'en est il de l'autre blog alors, eh bien vous le trouverez dans ma rubrique liens que j'ai appelée Des fils, une toile. Pourquoi ce nom, et bien parce que j'ai trouvé l'image très poétique et donc je l'ai dérobée sans aucune honte à son auteur Caedyrn, qui a eu l'extrême amabilité de revenir poster sur son blog Tranche de vie et autres billevesées (second lien dans la rubrique). Et c'est bien qu'il soit revenu parce qu'il écrit bien ce ruffiant et qu'il a du goût, surtout en matière gastronomique et que on peut donc lui pardonner plein de choses rien que pour ça.

Enfin un petit mot pour vous dire que l'histoire peut aussi progresser en qualité grâce vous et à vos commentaires, tant qu'il sont constructifs, alors n'hésitez pas, surtout si vous n'aimez pas !

Bonne rentrée à tous et à bientôt !

Rouge

dimanche 2 janvier 2011

Chapitre 01-Convergences

Je rajouterais les bouts au fur et à mesure sur le même post.
Voici donc les parties du premier chapitre concernant le nain ainsi que celle de l'elfe et un bout de celle de l'humain. Les remarques sont bienvenues.

-----------------------------------


_Krôme, déclara l'ork face à son dieu tutélaire, j'ai pas tout bien compris...
_Euh... t'es sur de vouloir le savoir ? Lui répondit le dieu.
Le peau-verte demeurait perplexe, le nain avait l'air d'être un adversaire de valeur, et l'instinct guerrier de l'ork lui avait dicté de le provoquer en duel. Après, il ne se souvenait de pas grand chose.
_Il t'a balancé un coup de marteau en pleine gueule, lui expliqua Krôme, ça t'a sonné et les vibrations ont disloqué ta colonne vertébrale. Puis il a fini de te broyer le crâne pour être sûr qu'on fasse pas de toi un Sac d'Os.
_Ah ouais, pas koul !
_Bon, je dois te poser la question d'usage, tu veux aller bénéficier de ton droit au repos éternel ou réintégrer le grand cycle de la réincarnation ? Demanda le dieu guerrier un ton grave.
_Euh, la réincarnation ça donnerait quoi ?
_Tu t'es toujours conduit avec honneur et tu est mort en combat, face à un champion divin... tu peux revenir en tant que représentant d'une race pensante... ork, Elfe, Nain, Humain, Gobelin peut-être ?
_Ah ben, c'est koul, et en loup des collines, je pourrais ?
_Tu veux rétrograder, mais pourquoi ?
_Ah, ben ch'sais pas trop, répondit le massif guerrier, j'voudrais pouvoir me livrer à des réflexions comme qui dirait plus nobles, sans m'prendre la tête avec ces histoires d'élections d'chef de clan ou de papiers pour les assurances.
_Ahh mais c'est tout a fait possible, juste quelques papier à signer pour Dess et je m'occupe du transfert...

Quelque part sur Teurre, un guerrier nain pigouillait* dans les restes encore fumants d'un Ork nomade.
_Ah putain ! Y reste rien dans ces frusques pour essuyer mon armure, grommela le courtaud, après ça va rouiller...
Non loin de lui une délicate silhouette flottait au-dessus du carnage.
_C'était violent, déclara avec l'assurance de celle qui en a vu beaucoup la superbe elfette flottante, violent mais efficace !
_L'avait qu'à pas m'chercher cet abruti de peau-verte, il y a quand même une différence entre être au niveau et se croire au niveau, maugréa le nain toujours occupé dans sa recherche.
Il s'arrêta soudain, leva la tête et renifla, nez au vent. La jolie demoiselle elfique prit aussitôt un air inquiet.
_Encore des ork ? S'enquit-elle d'une voix presque enfantine.
_T'éloigne pas trop Lun'Demiel, dis le nain à la déesse qui se rapprocha sans se faire prier.
_Où sont-il ? Demanda-t-elle doucement.
D'un geste vif, le guerrier verticalement concentré arracha la tunique de la déesse, offrant au regard son superbe corps dénudé, avant de se mettre à astiquer les articulations de son armure. La déesse nue ne savait pas si elle devait se mettre en colère parce que son compagnon de voyage lui avait arraché ses vêtement ou parce que maintenant qu'elle était nue, il ne lui manifestait aucun intérêt (et ce alors que même les arbres alentours s'étaient empourpré de fleurs et tentaient de se déraciner pour aller courtiser la belle). Elle s'en tira alors d'une pirouette passe-partout.
_Goujat ! On m'y reprendra moi... me balader avec un de ces nabots puants ! Raclure !
_Yep elle brille, c'est trop koul ! Monologua le nain, sans accorder d'importance à la déesse courroucée (mais nue !). Ah, ben sa creuse un bon combat, et Lunie tu veux un peu de la viande séchée qu'il avait dans son sac.
_C'est Lun'Demiel, répondis sèchement la déesse en levant les yeux au ciel, mais qu'est-ce qui m'a fichu d'avoir un champion pareil ?
_T'avais qu'a en choisir un arbitrairement, au lieu de mettre en place ton stupide concours. Surtout qu'il sont pas bien fort tes oreilles-pointues, sauf en course à pied.
_Ce genre de concours c'est bon pour l'unité d'un peuple, ça lui donne des héros, déclara Lun'Demiel. Hé ! Bouffe pas toute la viande morfale !
_Ah ben ça pour le coup, il en a un grand de héros, ton peuple de lavettes, ricana le nain avec une pointe d'autodérision.
_Un vrai zéro plutôt ! Bon le village est à deux jours vers le Solvert** levant, expliqua la déesse, et tâche de pas taper sur tous ceux que tu croise.
_Oh tu m'abandonnes ? Demanda le nain, mi-déçu mi-moqueur.
_Vas rétamer ton caleçon ! Lui lança la déesse avant de disparaître.
_Et pouf ! A disparu la bobonne, se moqua le nain, bon et bé en route !
Le voyage se déroula presque sans incidents. Il y eu bien encore deux ork dont l'honneur était placé de façon préjudiciable (pour leur santé), trois Rongeurs de Taille Inhabituelle (RTI pour les intimes), six aigles géants des montagnes et une douzaine de rocher broyeur. Rien de bien grave en tout cas, surtout quand on s'appelle Konrach Gandacier et que son surnom donné par le clan s'était Torgnolle. C'est ainsi que le nain arriva au village de Tirron-la-Vilène, un de ces village dont la seule fonction semble de permettre aux cartographes royaux de prétendre à l'existence d'une civilisation en plein cœur d'un grand rien plus vrais que nature.

_Arg... pourquoi ? Interrogea le vampire qui saignait abondemment.
_Quand tu passeras devant Dess, tu lui diras que c'est Meth Re'Nair, Aluthiel Meth Re'Nair qui t'envoie pauvre con !
Le coup parti, claquant comme le tonnerre, en arrachant au passage une bonne moitié du visage du mort-vivant qui tenait encore le pieu qu'il avait d'enfoncé dans le cœur. Puis une série de rouages complexes, ornés de runes naines se mit en action, rechargeant l'arquebuse enchâssée dans ce qui avait été autrefois le bras droit de l'elfe. Pendant que la mécanique se réarmait d'elle même, Aluthiel s'empara de la hache elfique qui pendait à sa ceinture et entreprit de débiter le vampire en petits morceaux, s'il y avait une chose qu'il avait appris avec le temps, c'était que ces saloperies de mort-vivants ne l'étaient vraiment que lorsque qu'on en était sur. Raison pour laquelle il fit un joli petit feu des restes du vampire.
Une fois sa besogne terminée il entreprit d'astiquer son arme à feu. Il y a bien longtemps il avait dû se séparer de son bras droit dans le cadre d'un rituel magique compliqué. Au lieu de le faire repousser en payant les services d'un prêtre ou d'un mage, il avait opté pour une solution originale. Il s'était constitué une étrange prothèse à partir d'ossements venants de plusieurs créatures que le commun des mortels qualifieraient de monstrueuses. Plusieurs gemmes magiques noires et rouges y furent enchâssées et le tout fût enchanté. Depuis à chaque fois qu'il en avait eu l'occasion, il avait amélioré sa prothèse qu'il entretenait avec un amour malsain. D'abord le crâne de jeune dragon, avec ses deux émeraudes de puissance serties dans les yeux et fixée à l'épaule. Puis les deux enchantements de force. Enfin il avait plus récemment rencontré des armuriers humain et nains qui avaient enchâssé son arquebuse rétractable et inventé le mécanisme de rechargement. Le tout formait à présent un amas cauchemardesque d'os, de métal, de rouages, de cuir et de pierres luisantes. L'elfe aimait l'effet que cela produisait sur les autres, à plusieurs reprises, des bandits de grands chemin l'avait attaqué lors de ses fréquents déplacements professionnels. Dans la plupart des cas, il lui suffisait de commander mentalement l'apparition de l'arquebuse pour que lesdis bandits lui abandonnent leur butin.
Lorsqu'il eût terminé son travail, l'arquebuse se rétracta pour laisser place à une main en os ou était sertie une gemme cristalline de couleur violette, lorsque soudain une voix retentit dans sa tête.
_Monsieur Meth Re'Nair, grinça la voix aimable comme la porte d'une prison du peuple des profondeurs, veuillez attendre le seigneur Dess souhaite entrer en communication avec vous, je vous bascule sur sa ligne privée, bonne journée...
Il y eut quelques grésillements puis la voix du dieu des morts se fit entendre.
_BONJOUR MAGE ! JE NE DERANGE PAS ?
_Ahhh bon sang, cria mentalement l'elfe. Mais qu'est-ce qui vous prends de me hurler dans le cerveau !
_DESOLE, heu désolé, s'excusa le dieu. Je répète pour un casting...
_Et c'est quoi le rôle ? demanda Aluthiel blasé.
_Dieu de la mort dans un monde plat, c'est une petite pièce qu'on met en place entre dieux.
_Un monde plat ? C'est complètement débile ! Pourquoi pas un disque tant qu'à faire ? Enfin comme je suppose que personne d'autre ne s'est présenté pour le rôle, vous êtes pas obligé de me hurler dessus.
_C'est pas faux... mais revenons en à l'affaire qui m'amène : tu n'es plus qu'à quelques heures de marche de Tirron-la-Vilène.
_Bien patron ! Et qui je doit y rencontrer ? Demanda l'elfe.
_Le champion de Lun'Demiel est un nain du nom de Gandacier.
_Mouais j'ai entendu parler de cette affaire, il s'est pointé lors du concours et il a trouvé les concurrents tellement mauvais qu'il a décidé de relever le niveau. Après avoir expédié une dizaine de gardes royaux à la morgue, Lun'Demiel l'a officiellement reconnu comme champion.
_Hum, renifla le dieu. C'est ça, d'après mon dossier trois d'entre eux on décider d'échapper à la Nécro***
_C'est ça et devinez qui vous avez envoyé s'occuper des Resquilleurs**** ?
_Ah... c'est toi, remarqua Dess sur son dossier. Effectivement, vu tes résultats je peux envisager une augmentation.
_Mouais, dit l'elfe qui n'y croyait pas trop, et le champion de Satmain ?
_Aucune idée, enfin tu connais l'animal. Il a du se rappeler hier qu'il devait trouver un champion est il est en train d'en chercher un à toute bourre, sûrement pas loin d'ici d'ailleurs.
_Hé bé, ça promet ! Déclara l'elfe en récupérant son paquetage.
Une heure plus tard, il émergeait de la forêt, les vêtements boueux, au bout de quatre il atteignit enfin Tirron-la-Vilène. A l'entrée du village deux gardes véreux, dont un qui arborait un superbe coquard, tentèrent de lui extorquer quatre pièces d'or de droit d'entrée. La vue d'une boule de feu dans la main gauche d'Aluthiel et de l'arquebuse à la place de l'autre les convainquirent de le laisser passer gratuitement tout en ayant l'amabilité de lui indiquer la taverne. Etant donné la taille réduite du village, il n'aurait pas eu de mal à la trouver de toute façon. En s'éloignant des deux gardes il les entendit maugréer à propos d'un nain qui aurait lui aussi refusé de s'acquitter du droit de passage, et Aluthiel su qu'il était sur la bonne voie.

A Tirron-la-Vilène, l'heure était aux festivités, au barbecue plus précisément. Enfin ça c'était si la foule armée de torches arrivait à remettre la main sur sa victime qui avait réussit à s'enfuir de la grange ou elle avait été ligotée. Menée par les personnalités du villages, le groupe dont l'intelligence équivalait à celle de son membre le plus bête et la stupidité égale à la somme de l'idiotie de chacun des membres dudit groupe, courait à travers les rue du village en hurlant. Ils ne remarquèrent pas la concentration inhabituelle de corbeaux, ou le niveau particulièrement bas de la réserve de bière du tavernier. Non, il poursuivit sa course effrénée dans la Gran'Ru (nom qui aurait fait hurler de rire n'importe quel habitant d'une vraie métropole) avant de s'arrêter.
_Il a disparu ! Dit l'un des villageois vindicatif.
_Pas koul, déclara un autre.
_Du calme, du calme, tenta le bourmestre.
_Il est par là ! Tonna une voix.
Un silence de mort s'abattit sur la foule qui se retourna vers celui qui avait prononcé ces mots. C'était un grand jeune homme, ou plutôt un colosse, enfin le genre de force de la nature que seul un savant dosage de consanguinité et de survie dans un habitat livré aux plus rudes conditions naturelles pouvait produire. Il pointait du doigt l'orée de la forêt.
_Il va s'enfuir ! tenta le jeune homme.
_Il est part là ! Rugit là foule pointant fourches et torches en direction du grand gaillard.
Et la poursuite repris. En courant ils ne remarquèrent pas l'étrange couple que formait un elfe en robe mauve, avec un bras d'os et de métal et un guerrier nain en armure luisante. Ceux-ci semblaient deviser gaiement autour d'un tonneau de bière.
_Tu parie combien ? Demanda l'elfe.
_Arrête, répondit le nain, on pense exactement à la même chose.
Les deux aventuriers saisirent leurs armes et partirent tranquillement à la suite de la foule.

Tout en courant, Sylvain se maudissait intérieurement: il avait encore parlé trop fort. Et maintenant la foule déchaînée se trouvait de nouveau sur ses talons. Son père lui avait pourtant bien dit : « Quand la lune est pleine, tu rentre les bêtes avant le coucher du Solvert. Et si comme le grand nigaud que tu es, t'as oublié de les rentrer, tu vas pas les chercher sinon tu te feras. chopper par le Bouffe-Paluches. »
Bien évidemment il y a un cycle lunaire de cela, Sylvain la tête ailleurs (dans les jupons de la voisine pour les curieux qui veulent tout savoir), avait complètement oublié de rentrer les bêtes. Bon sens lui souffla que de toutes façons il allait se prendre une trempe par le parternel, du coup rossé pour rossé, il se dit que la punition serait sûrement moins dure s'il parvenait à ramener le troupeau. Après tout, ces histoires de Bouffe-Paluches, c'était pour faire peur aux mioches, et il n'en était plus un, de mioche. Il était donc parti, avec sa hache pour tailler du bois et une grosse couverture en laine à la recherche du troupeau. Il faisait froid, et un vent terrible soufflait, projetant poussière et petits rochers en tout sens, la visibilité était presque nulle. Au loin Sylvain avait aperçu une silhouette mouvante. Il s'élança dans sa direction. Arrivé sur les lieux, il ne trouva qu'un qu'un des poildou du troupeau de son père. L'une des deux têtes avait été arrachée un sang chaux et poisseux coulait abondamment de la blessure. Serrant le manche de sa hache, Sylvain s'élança à la poursuite du meurtrier, suivant les traces de sang et de pas. La piste le mena à l'orée de la forêt là ou il avait coutume d'aller abattre les arbres pour le bois de chauffage. En chemin, il avait découvert que plus de la moitié du troupeau de son père avait été massacrée sans aucune pitié. Ivre de rage il pénétra dans le bosquet, poursuivant le coupable en dépit de la fureur des éléments. Il compris alors son erreur en voyant les deux yeux luisants disparaitre dans la nuit : le Bouffe-Paluches l'avait amené sur son terrain de chasse. L'attaque surgit de dos, silencieusement le Bouffe-Paluches bondit sur Sylvain et sa mâchoire gigantesque se referma sur son cou. Mais Sylvain, prudent, avait passé un collier de métal orné de pointes menaçantes, comme ceux qu'utilisent les bergers pour protéger leurs chiens des loups des collines. Son agresseur relâcha aussitôt sa prise fout de douleur. Sylvain encore un peu groggy se retourna et pu voir son adversaire dans toute sa majesté.

La suite... prochainement !

---------------------------------------------------------------------
*pigouiller : verbe de la région Poildou-Charpente signifiant patauger joyeusement dans un élément relativement liquide.
**Solvert : il est important de notifier au lecteur qu'en raison d'une bizarrerie alchimique le soleil de la Teurre est vert.
***Nécrologique : administration mise en place par Dess pour gérer les flux d'âmes, la réincarnation et les visas pour le monde des morts.
****Resquilleur : nom donné couramment aux âmes qui refusent de mourir et reviennent sur Teurre, ils sont pourchassé par la Nécropolice.