mardi 28 juin 2011

Edito de Juin/Juillet 2011De retour dans l'arène !

Eh oui, c'est un Rouge qui reviens de loin alors que les impératifs scolaires commencent à disparaître et que le temps libre commence à affluer de nouveau, je suis fier de vous annoncer que ça y est:
Les téléchargements sont enfin activés !
Vous y trouverez le PDF de la Compagnie des Cendreux, pour une lecture offline plus confortable avec en bonus une couverture faite d'un logo qui déchire et d'un Aluthiel pas encore en couleurs.
Alors comme le bescherelle est moi on n'est pas toujours très potes, il est probable que les fautes d'orthographe soient légion. Veuillez par avance m'en excuser, je suis passé en mode correcteur et dès que j'en aperçois une, je la corrige (tout comme le style et la grammaire).

Bonne lecture à tous,

Rouge

samedi 12 mars 2011

Zoom sur : Les Nains

Aujourd'hui pour ce tout premier article du LDK (Littérature Developpement Kit) des Cendreux à venir je vais vous parler des nains de Teurre.

Après avoir visité nombreuses des cités états du peuple nains, moi Médih Al-Kâtib ben Youssef ben Alih ben Hamid ben Kalil, explorateur et écrivain de père en fil, ai décidé de vous livrer mes modestes observations.
  • Physique : Les nains sont petits, les individus les plus grands atteignant à peine le mètre cinquante (moyenne 1,35m). Ils sont trapus pesant généralement entre 80 à 100kg (dont peu de masse graisseuse). Les individus mâles comme femelles arborent une forte pilosité corporelle, douce et soyeuse chez les femelles, crépue chez les mâles. Leur ossature est en général deux fois plus résistante que celle des humains. Leur sang très épais transporte quatre fois plus de soignantes qu'un humain (tranchez l'aorte d'un nain et vous constaterez que le sang est noir et qu'il suinte). A moins de décéder de mort violente, un nain peut vivre environs 500 ans.
  • Caractère : Les nains sont connus pour leur bonhommie et leur caractère bon-vivants. Un peu comme ces familles que j'ai rencontré lors de mes voyages dans les provinces les plus reculées de Franquerie. Pour peu que vous manifestiez un peu d'intérêt pour les particularités de leur culture. Un peu comme ces Pas-de-Gnolle, agréable famille de Porrance, m'ayant invité sans autre forme procès à déguster une délicieuse soupe de poisson de roche dans les calanques... mais je m'égare. La plupart d'entre eux ne sont pas très aventureux, mais ceux qui le sont font preuve d'une insatiable curiosité.
  • Hygiène : Les nains ne sont pas très propres, en revanche ils ne sont pas sales, contrairement aux orks ou aux elfes. Ils entretiennent avec un soin extrême les armures qu'ils portent depuis leur plus jeune âge et qu'ils ne retirent que rarement (en leur maison pour passer à table et dormir). Chaque clan possède en général ses propres thermes, lieu magique ou leur savoir faire légendaire mes côte à côte sans les mélanger l'urine bouillonnante de Lohm'Ogroth le Ventru, et l'eau puisée dans les nappes de montagnes. Rares sont les non-nains ayant eu le privilège d'accéder à ce sanctuaire... bon sang papi, c'était aussi bon que tu le pensais.
  • Vêtements : Depuis leur plus jeune âge, les nains portent des armures. Ils ne les enlèvent que chez eux ou chez des amis (devenir ami avec un nain étant relativement difficile c'est pour cette raison qu'on les croit malpropres, certain de ceux qui m'ont accompagné dans mes voyages n'ont pas retiré leur armure durant plusieurs mois). Elles sont incroyablement bien conçues avec des compartiments secrets, des réservoirs à déjections et protègent l'intégralité du corps. Le matériaux utilisé dépend du rang (qui lui même dépends souvent de l'âge) du nain. Ainsi les Pro-l'est-à-Rien ("qualifié dans aucun domaine", en langage nain), ne portent généralement que du cuir, c'est leur contremaître qui les autorise petit à petit à rajouter des pièces de métal à leur armure.
  • Economie : La société naine  est organisée autour d'un principe unique, le savoir. Chez eux, tout peut être mesuré en terme de savoir, ou de savoir-faire. Les nains n'ont pas de monnaie, ils estiment la valeur d'un objet en terme de connaissance pure (pour un livre par exemple ou une technique de travail) ou de savoir faire (dans le cadre d'un objet manufacturé). Les nains ne sont pas regardants et à moins qu'il n'y ai une grande différence de valeur intellectuelle entre deux objet, l'échange se fera. La réputation de radinerie des nains est en fait due au fait que pour pouvoir commercer avec les autres races, les nains se sont mis à frapper leur propre monnaie. Or les pièces étant gravée avec un soin extrême dans de l'or par un maître-artisan ceux-ci accordent à leurs pièces une valeur bien plus élevée que leur poids. Les pièces des autres races étant  généralement gravées avec bien moins de soin, celles-ci ont d'autant moins de valeur à leur yeux.
  • Gastronomie : Les nains ne consomment quasiment que de la viande en sauce (à base de crème de lait et d'alcool). Comme légumes ils ne mangent que de la patate ou des carottes.Ils adorent tout particulièrement l'ours à la bière. En ce qui concerne la boisson, il produisent essentiellement des vins (à base de fruits fermentés) et des bières (à base de céréales fermentées). Ils ne semblent pas trop apprécier les liqueurs et autres alcools issus de distillation, ainsi, la quasi-totalité de leur production est réservée à l'export.
  • Société : La société naine est organisée en clans, chaque clan représentant plus ou moins une même famille. Il n'y a pas de mariage chez les nains, les enfants sont éduqué par le clan en entier. Si la naissance résulte d'une union inter-clan, alors c'est le clan de la mère qui prendra en charge l'éducation de l'enfant. Au sein d'un même clan, c'est le nain qui possède le plus de connaissances qui dirige assisté ou non (selon sont bon vouloir) d'autres nains. De manière générale, c'est la somme des connaissances d'un nain qui défini son rang et son statut au sein du clan. Une cité-état naine se compose de 5 à 200 clans (un clan représentant en moyenne 300 individus). Tous les cinquante ans, un chef de clan est désigné pour devenir Roi sou la Montagne. Je parlais plus haut des nains aventureux, ceux-ci sont particulièrement révérés, en effet ils peuvent entrer en contact avec d'autres peuples, d'autres cultures et donc d'autres connaissances. Dès qu'un nain aventureux rentre de voyage, il doit faire le récit intégral de ses aventures à plusieurs sages qui recopieront l'histoire dans le livre des Sagas. Il faut quand même que je vous précise que les nains ont une mémoire exceptionnelle, ils peuvent se souvenir mot pour mot d'un gros ouvrage qu'ils auraient lu pendant plusieurs siècles.
  • Magie : Les nains n'aiment pas la magie, trop incertaine et fluctuante à leur goût. Les nains sorciers existent, mais ils sont rares. En revanchent ils pratiquent l'art des runes. Les maitres-artisans sont capables de graver des symboles qui canalisent la magie naturelle du monde pour donner à l'objet gravé un effet unique et souvent puissant. Graver plusieurs runes est extrêmement difficile. Il n'existe que deux objet dans tout le monde nain qui soit gravé de plus de cinq runes. Un objet ayant plus de deux runes vaut si cher que seules les caisses d'un état permettent de s'en acheter un (où dans mon cas un exemplaire de mon encyclopédie en dix volumes sur la Teurre).une solution communément utilisée pour contourner ce problème consiste à graver des runes sur des gemme et à sertir un objet avec plusieurs runes. Le seul problème est que les gemmes se désagrègent très vite (dans les dix ans) et qu'il faut en sertir de nouvelles.
  • Export : Les nains ont deux avantages, il sont de remarquables artisants, et leur méfiance à l'égard de la magie les a poussé à trouver d'autres sources d'énergie. Ils sont les inventeurs de nombre de technologies ayant prouvé leur efficacité au combat : Eau-qui-Brûle, Boules-Bombes, armes à accélération cinétique, Bâtons-du-Tonnerre. C'est également à eux que l'on doit l'invention des Chariots-de-Feu, ces diligences qui avancent grâce au charbon. De manière générale, tout le monde s'accorde à dire qu'un produit de manufacture naine c'est le top, sauf les elfes bien entendu.
  • Relations extérieures : Les nains s'entendent assez bien avec toutes les autres races à l'exception des elfes. En effet, ces dernier revendiquent aussi le titre de meilleurs artisans de la Teurre. Il est vrai que la dextérité naturelle des elfes leur permet de produire des objets de grande qualité souvent un peut plus raffinés que les objets nains. Cependant ils ne tiennent pas la comparaison en matière de durabilité. Ils en revanche d'excellentes relations avec les orks. Ces derniers vivants en extérieur et excellents chasseurs de surcroit troquent souvent la viande contre des armes aux nains. Comme je l'ai également mentionné plus haut la compatibilité de caractère entre les nain et les barbares philosophes de Franquerie font que les cités-état des Zalp et des Pires-Aînés sont très appréciées des franquérants.
Moi, Médih Al-Kâtib ben Youssef ben Alih ben Hamid ben Kalil, explorateur et écrivain de père en fils , vous salue bien bas et espère que le récit de mes rencontres vous incitera à partir à l'aventure.

Edito de Mars 2011

Heu,

Oui je sais que primo je suis en retard pour cet édito,
Deuxio, j'ai rien écrit le mois dernier...

J'vais faire un petit effort ce mois-ci... promis.


Rouge

lundi 7 février 2011

Edito de Février 2011

Bon, après celui du Monde pas Pire, voilà l'édito de la Compagnie des Cendreux.

Il y a eu du neuf ici (plus que dans mon autre blog en tout cas) :
  • Primo, le prologue, bien qu'étant terminé dans sa substance, est réécrit. Le premier paragraphe a légèrement augmenté, j'ai tenté aussi d'en améliorer le style. J'ai publié tout ça courant Janvier, si vous n'y avez pas encore regardé, vous pouvez aller y jeter un coup d'oeil. Ceci dit, ne vous attendez pas non plus à une révolution. Disons qu'on est passé à la version 1.1.
  • Pas encore de "release stable" comme diraient les geeks pour le chapitre un. Cependant on peut dire qu'on a une bonne version 0.6.5. Les parties concernant le nain et l'elfe, sont écrites et vous avez de quoi constater que ce ne sont pas des héros à qui on la raconte. Eh bé attendez de voir la suite de l'humain et son combat épique avec le Bouffe-Paluche...
Après il y aura réécriture, peaufinage, etc... Je voudrais, en plus de corriger les légions de fautes d'orthographe qui parsèment mes premiers jets, étoffer un peu le vocabulaire utiliser et surtout me rapprocher encore plus du style humoristique que l'on trouve chez John LANG ou Terry PRATCHETT (du moins en VF, oui je lis l'anglais assez facilement mais j'ai la flemme de m'emmerder avec la VO, je me tape déjà des kilomètres de docu de Php, MySQL, Javascript, etc dans la langue de cet em****eur de Shakespeare... quand j'en ai fini, j'veux d'la VF). Je voudrais pas écrire un truc qui prend la tête avec des dilemmes moraux à deux balles, parfumés à de l'eau de rose frelatée. Je voudrais écrire un truc sympa à lire qui aborde (s'il en aborde) les sujets graves avec des descriptions pleines d'humour (noir).
Et surtout PAS d'humour scatologique ! En dépit du prologue, ce n'est pas du tout l'orientation que je veux donner à mes textes. Comme disait Pierre DESPROGES : "On doit rire de tout, surtout de ce dont on ne doit pas rire !". Le sang, la mort et la merde en font partie en tant que sujets graves. Pas l'humour pipi, caca, toto... en plus, si vous avez plus de 18 ans et que ça vous fais encore rire aux éclats, faut vous faire soigner. Sourire, ok, à la limite. Mais pas rire quand même. Pour en revenir au prologue, je voulais décrire un "monde de merde" créé par les déjections de super-dieux presque omnipotents (mais complètement débiles, parce que quand on est omnipotent, pas besoin d'être intelligent). C'est un peu ma façon d'envoyer une baffe aux créationnistes.

Et je finirais par un petit tour dans mes liens, en vous présentant Sales Histoires, un blog co-administré par deux amies qui ont dans l'idée de faire une BD. Il n'y a pas grand chose pour l'instant, mais elles nous promettent que ça va venir.

Voilà, c'est tout pour cet édito, et surtout n'oubliez pas de me dire ce que vous pensez de mes textes.

A bientôt,

Rouge

lundi 3 janvier 2011

Edito de janvier 2011

Bon, commençons par les formalités d'usage :

Bonne année à tous !

Maintenant que c'est dit, passons à la suite.

Or donc depuis fin décembre de l'année qui précède celle-ci, et début janvier (en fait hier pour être précis) vous pouvez commencer à lire les aventures de la Compagnie des Cendreux via un prologue bancal et un premier chapitre amputé de deux tiers.

Et oui, même quand il ne s'agit que d'un premier jet, et bien je vous le met quand même... comprenez que je jette un peu de barbaque aux lions affamés de postage. Mais n'allez pas croire que je vous abandonnerais, seuls avec ces écrits de piètre qualité. Je vais réalimenter le prologue (notamment en ce qui concerne la partie théorique du communisme multi-cellulaire, qui mérite développement). De même le dialogue entre Lun'Demiel et son champion de nain va se voir allongé de quelque réplique pour tenter de l'approfondir un brin, et pis surtout je vais essayer d'y adjoindre les parties de l'elfe et de l'humain du groupe.

Essayer, ce terrible mot qui sous-entend la possibilité non-négligeable d'un échec. Essayer... et oui car comme je l'ai déjà mentionné dans l'édito du Monde pas Pire (mon autre blog), je vais avoir pas mal de boulot pour le mois à venir. Et surtout ce blog n'est que mon blog secondaire, il me sert à délester un trop plein néfaste d'imagination, quand je ne suis pas assez rapide au dessin.

Qu'en est il de l'autre blog alors, eh bien vous le trouverez dans ma rubrique liens que j'ai appelée Des fils, une toile. Pourquoi ce nom, et bien parce que j'ai trouvé l'image très poétique et donc je l'ai dérobée sans aucune honte à son auteur Caedyrn, qui a eu l'extrême amabilité de revenir poster sur son blog Tranche de vie et autres billevesées (second lien dans la rubrique). Et c'est bien qu'il soit revenu parce qu'il écrit bien ce ruffiant et qu'il a du goût, surtout en matière gastronomique et que on peut donc lui pardonner plein de choses rien que pour ça.

Enfin un petit mot pour vous dire que l'histoire peut aussi progresser en qualité grâce vous et à vos commentaires, tant qu'il sont constructifs, alors n'hésitez pas, surtout si vous n'aimez pas !

Bonne rentrée à tous et à bientôt !

Rouge

dimanche 2 janvier 2011

Chapitre 01-Convergences

Je rajouterais les bouts au fur et à mesure sur le même post.
Voici donc les parties du premier chapitre concernant le nain ainsi que celle de l'elfe et un bout de celle de l'humain. Les remarques sont bienvenues.

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_Krôme, déclara l'ork face à son dieu tutélaire, j'ai pas tout bien compris...
_Euh... t'es sur de vouloir le savoir ? Lui répondit le dieu.
Le peau-verte demeurait perplexe, le nain avait l'air d'être un adversaire de valeur, et l'instinct guerrier de l'ork lui avait dicté de le provoquer en duel. Après, il ne se souvenait de pas grand chose.
_Il t'a balancé un coup de marteau en pleine gueule, lui expliqua Krôme, ça t'a sonné et les vibrations ont disloqué ta colonne vertébrale. Puis il a fini de te broyer le crâne pour être sûr qu'on fasse pas de toi un Sac d'Os.
_Ah ouais, pas koul !
_Bon, je dois te poser la question d'usage, tu veux aller bénéficier de ton droit au repos éternel ou réintégrer le grand cycle de la réincarnation ? Demanda le dieu guerrier un ton grave.
_Euh, la réincarnation ça donnerait quoi ?
_Tu t'es toujours conduit avec honneur et tu est mort en combat, face à un champion divin... tu peux revenir en tant que représentant d'une race pensante... ork, Elfe, Nain, Humain, Gobelin peut-être ?
_Ah ben, c'est koul, et en loup des collines, je pourrais ?
_Tu veux rétrograder, mais pourquoi ?
_Ah, ben ch'sais pas trop, répondit le massif guerrier, j'voudrais pouvoir me livrer à des réflexions comme qui dirait plus nobles, sans m'prendre la tête avec ces histoires d'élections d'chef de clan ou de papiers pour les assurances.
_Ahh mais c'est tout a fait possible, juste quelques papier à signer pour Dess et je m'occupe du transfert...

Quelque part sur Teurre, un guerrier nain pigouillait* dans les restes encore fumants d'un Ork nomade.
_Ah putain ! Y reste rien dans ces frusques pour essuyer mon armure, grommela le courtaud, après ça va rouiller...
Non loin de lui une délicate silhouette flottait au-dessus du carnage.
_C'était violent, déclara avec l'assurance de celle qui en a vu beaucoup la superbe elfette flottante, violent mais efficace !
_L'avait qu'à pas m'chercher cet abruti de peau-verte, il y a quand même une différence entre être au niveau et se croire au niveau, maugréa le nain toujours occupé dans sa recherche.
Il s'arrêta soudain, leva la tête et renifla, nez au vent. La jolie demoiselle elfique prit aussitôt un air inquiet.
_Encore des ork ? S'enquit-elle d'une voix presque enfantine.
_T'éloigne pas trop Lun'Demiel, dis le nain à la déesse qui se rapprocha sans se faire prier.
_Où sont-il ? Demanda-t-elle doucement.
D'un geste vif, le guerrier verticalement concentré arracha la tunique de la déesse, offrant au regard son superbe corps dénudé, avant de se mettre à astiquer les articulations de son armure. La déesse nue ne savait pas si elle devait se mettre en colère parce que son compagnon de voyage lui avait arraché ses vêtement ou parce que maintenant qu'elle était nue, il ne lui manifestait aucun intérêt (et ce alors que même les arbres alentours s'étaient empourpré de fleurs et tentaient de se déraciner pour aller courtiser la belle). Elle s'en tira alors d'une pirouette passe-partout.
_Goujat ! On m'y reprendra moi... me balader avec un de ces nabots puants ! Raclure !
_Yep elle brille, c'est trop koul ! Monologua le nain, sans accorder d'importance à la déesse courroucée (mais nue !). Ah, ben sa creuse un bon combat, et Lunie tu veux un peu de la viande séchée qu'il avait dans son sac.
_C'est Lun'Demiel, répondis sèchement la déesse en levant les yeux au ciel, mais qu'est-ce qui m'a fichu d'avoir un champion pareil ?
_T'avais qu'a en choisir un arbitrairement, au lieu de mettre en place ton stupide concours. Surtout qu'il sont pas bien fort tes oreilles-pointues, sauf en course à pied.
_Ce genre de concours c'est bon pour l'unité d'un peuple, ça lui donne des héros, déclara Lun'Demiel. Hé ! Bouffe pas toute la viande morfale !
_Ah ben ça pour le coup, il en a un grand de héros, ton peuple de lavettes, ricana le nain avec une pointe d'autodérision.
_Un vrai zéro plutôt ! Bon le village est à deux jours vers le Solvert** levant, expliqua la déesse, et tâche de pas taper sur tous ceux que tu croise.
_Oh tu m'abandonnes ? Demanda le nain, mi-déçu mi-moqueur.
_Vas rétamer ton caleçon ! Lui lança la déesse avant de disparaître.
_Et pouf ! A disparu la bobonne, se moqua le nain, bon et bé en route !
Le voyage se déroula presque sans incidents. Il y eu bien encore deux ork dont l'honneur était placé de façon préjudiciable (pour leur santé), trois Rongeurs de Taille Inhabituelle (RTI pour les intimes), six aigles géants des montagnes et une douzaine de rocher broyeur. Rien de bien grave en tout cas, surtout quand on s'appelle Konrach Gandacier et que son surnom donné par le clan s'était Torgnolle. C'est ainsi que le nain arriva au village de Tirron-la-Vilène, un de ces village dont la seule fonction semble de permettre aux cartographes royaux de prétendre à l'existence d'une civilisation en plein cœur d'un grand rien plus vrais que nature.

_Arg... pourquoi ? Interrogea le vampire qui saignait abondemment.
_Quand tu passeras devant Dess, tu lui diras que c'est Meth Re'Nair, Aluthiel Meth Re'Nair qui t'envoie pauvre con !
Le coup parti, claquant comme le tonnerre, en arrachant au passage une bonne moitié du visage du mort-vivant qui tenait encore le pieu qu'il avait d'enfoncé dans le cœur. Puis une série de rouages complexes, ornés de runes naines se mit en action, rechargeant l'arquebuse enchâssée dans ce qui avait été autrefois le bras droit de l'elfe. Pendant que la mécanique se réarmait d'elle même, Aluthiel s'empara de la hache elfique qui pendait à sa ceinture et entreprit de débiter le vampire en petits morceaux, s'il y avait une chose qu'il avait appris avec le temps, c'était que ces saloperies de mort-vivants ne l'étaient vraiment que lorsque qu'on en était sur. Raison pour laquelle il fit un joli petit feu des restes du vampire.
Une fois sa besogne terminée il entreprit d'astiquer son arme à feu. Il y a bien longtemps il avait dû se séparer de son bras droit dans le cadre d'un rituel magique compliqué. Au lieu de le faire repousser en payant les services d'un prêtre ou d'un mage, il avait opté pour une solution originale. Il s'était constitué une étrange prothèse à partir d'ossements venants de plusieurs créatures que le commun des mortels qualifieraient de monstrueuses. Plusieurs gemmes magiques noires et rouges y furent enchâssées et le tout fût enchanté. Depuis à chaque fois qu'il en avait eu l'occasion, il avait amélioré sa prothèse qu'il entretenait avec un amour malsain. D'abord le crâne de jeune dragon, avec ses deux émeraudes de puissance serties dans les yeux et fixée à l'épaule. Puis les deux enchantements de force. Enfin il avait plus récemment rencontré des armuriers humain et nains qui avaient enchâssé son arquebuse rétractable et inventé le mécanisme de rechargement. Le tout formait à présent un amas cauchemardesque d'os, de métal, de rouages, de cuir et de pierres luisantes. L'elfe aimait l'effet que cela produisait sur les autres, à plusieurs reprises, des bandits de grands chemin l'avait attaqué lors de ses fréquents déplacements professionnels. Dans la plupart des cas, il lui suffisait de commander mentalement l'apparition de l'arquebuse pour que lesdis bandits lui abandonnent leur butin.
Lorsqu'il eût terminé son travail, l'arquebuse se rétracta pour laisser place à une main en os ou était sertie une gemme cristalline de couleur violette, lorsque soudain une voix retentit dans sa tête.
_Monsieur Meth Re'Nair, grinça la voix aimable comme la porte d'une prison du peuple des profondeurs, veuillez attendre le seigneur Dess souhaite entrer en communication avec vous, je vous bascule sur sa ligne privée, bonne journée...
Il y eut quelques grésillements puis la voix du dieu des morts se fit entendre.
_BONJOUR MAGE ! JE NE DERANGE PAS ?
_Ahhh bon sang, cria mentalement l'elfe. Mais qu'est-ce qui vous prends de me hurler dans le cerveau !
_DESOLE, heu désolé, s'excusa le dieu. Je répète pour un casting...
_Et c'est quoi le rôle ? demanda Aluthiel blasé.
_Dieu de la mort dans un monde plat, c'est une petite pièce qu'on met en place entre dieux.
_Un monde plat ? C'est complètement débile ! Pourquoi pas un disque tant qu'à faire ? Enfin comme je suppose que personne d'autre ne s'est présenté pour le rôle, vous êtes pas obligé de me hurler dessus.
_C'est pas faux... mais revenons en à l'affaire qui m'amène : tu n'es plus qu'à quelques heures de marche de Tirron-la-Vilène.
_Bien patron ! Et qui je doit y rencontrer ? Demanda l'elfe.
_Le champion de Lun'Demiel est un nain du nom de Gandacier.
_Mouais j'ai entendu parler de cette affaire, il s'est pointé lors du concours et il a trouvé les concurrents tellement mauvais qu'il a décidé de relever le niveau. Après avoir expédié une dizaine de gardes royaux à la morgue, Lun'Demiel l'a officiellement reconnu comme champion.
_Hum, renifla le dieu. C'est ça, d'après mon dossier trois d'entre eux on décider d'échapper à la Nécro***
_C'est ça et devinez qui vous avez envoyé s'occuper des Resquilleurs**** ?
_Ah... c'est toi, remarqua Dess sur son dossier. Effectivement, vu tes résultats je peux envisager une augmentation.
_Mouais, dit l'elfe qui n'y croyait pas trop, et le champion de Satmain ?
_Aucune idée, enfin tu connais l'animal. Il a du se rappeler hier qu'il devait trouver un champion est il est en train d'en chercher un à toute bourre, sûrement pas loin d'ici d'ailleurs.
_Hé bé, ça promet ! Déclara l'elfe en récupérant son paquetage.
Une heure plus tard, il émergeait de la forêt, les vêtements boueux, au bout de quatre il atteignit enfin Tirron-la-Vilène. A l'entrée du village deux gardes véreux, dont un qui arborait un superbe coquard, tentèrent de lui extorquer quatre pièces d'or de droit d'entrée. La vue d'une boule de feu dans la main gauche d'Aluthiel et de l'arquebuse à la place de l'autre les convainquirent de le laisser passer gratuitement tout en ayant l'amabilité de lui indiquer la taverne. Etant donné la taille réduite du village, il n'aurait pas eu de mal à la trouver de toute façon. En s'éloignant des deux gardes il les entendit maugréer à propos d'un nain qui aurait lui aussi refusé de s'acquitter du droit de passage, et Aluthiel su qu'il était sur la bonne voie.

A Tirron-la-Vilène, l'heure était aux festivités, au barbecue plus précisément. Enfin ça c'était si la foule armée de torches arrivait à remettre la main sur sa victime qui avait réussit à s'enfuir de la grange ou elle avait été ligotée. Menée par les personnalités du villages, le groupe dont l'intelligence équivalait à celle de son membre le plus bête et la stupidité égale à la somme de l'idiotie de chacun des membres dudit groupe, courait à travers les rue du village en hurlant. Ils ne remarquèrent pas la concentration inhabituelle de corbeaux, ou le niveau particulièrement bas de la réserve de bière du tavernier. Non, il poursuivit sa course effrénée dans la Gran'Ru (nom qui aurait fait hurler de rire n'importe quel habitant d'une vraie métropole) avant de s'arrêter.
_Il a disparu ! Dit l'un des villageois vindicatif.
_Pas koul, déclara un autre.
_Du calme, du calme, tenta le bourmestre.
_Il est par là ! Tonna une voix.
Un silence de mort s'abattit sur la foule qui se retourna vers celui qui avait prononcé ces mots. C'était un grand jeune homme, ou plutôt un colosse, enfin le genre de force de la nature que seul un savant dosage de consanguinité et de survie dans un habitat livré aux plus rudes conditions naturelles pouvait produire. Il pointait du doigt l'orée de la forêt.
_Il va s'enfuir ! tenta le jeune homme.
_Il est part là ! Rugit là foule pointant fourches et torches en direction du grand gaillard.
Et la poursuite repris. En courant ils ne remarquèrent pas l'étrange couple que formait un elfe en robe mauve, avec un bras d'os et de métal et un guerrier nain en armure luisante. Ceux-ci semblaient deviser gaiement autour d'un tonneau de bière.
_Tu parie combien ? Demanda l'elfe.
_Arrête, répondit le nain, on pense exactement à la même chose.
Les deux aventuriers saisirent leurs armes et partirent tranquillement à la suite de la foule.

Tout en courant, Sylvain se maudissait intérieurement: il avait encore parlé trop fort. Et maintenant la foule déchaînée se trouvait de nouveau sur ses talons. Son père lui avait pourtant bien dit : « Quand la lune est pleine, tu rentre les bêtes avant le coucher du Solvert. Et si comme le grand nigaud que tu es, t'as oublié de les rentrer, tu vas pas les chercher sinon tu te feras. chopper par le Bouffe-Paluches. »
Bien évidemment il y a un cycle lunaire de cela, Sylvain la tête ailleurs (dans les jupons de la voisine pour les curieux qui veulent tout savoir), avait complètement oublié de rentrer les bêtes. Bon sens lui souffla que de toutes façons il allait se prendre une trempe par le parternel, du coup rossé pour rossé, il se dit que la punition serait sûrement moins dure s'il parvenait à ramener le troupeau. Après tout, ces histoires de Bouffe-Paluches, c'était pour faire peur aux mioches, et il n'en était plus un, de mioche. Il était donc parti, avec sa hache pour tailler du bois et une grosse couverture en laine à la recherche du troupeau. Il faisait froid, et un vent terrible soufflait, projetant poussière et petits rochers en tout sens, la visibilité était presque nulle. Au loin Sylvain avait aperçu une silhouette mouvante. Il s'élança dans sa direction. Arrivé sur les lieux, il ne trouva qu'un qu'un des poildou du troupeau de son père. L'une des deux têtes avait été arrachée un sang chaux et poisseux coulait abondamment de la blessure. Serrant le manche de sa hache, Sylvain s'élança à la poursuite du meurtrier, suivant les traces de sang et de pas. La piste le mena à l'orée de la forêt là ou il avait coutume d'aller abattre les arbres pour le bois de chauffage. En chemin, il avait découvert que plus de la moitié du troupeau de son père avait été massacrée sans aucune pitié. Ivre de rage il pénétra dans le bosquet, poursuivant le coupable en dépit de la fureur des éléments. Il compris alors son erreur en voyant les deux yeux luisants disparaitre dans la nuit : le Bouffe-Paluches l'avait amené sur son terrain de chasse. L'attaque surgit de dos, silencieusement le Bouffe-Paluches bondit sur Sylvain et sa mâchoire gigantesque se referma sur son cou. Mais Sylvain, prudent, avait passé un collier de métal orné de pointes menaçantes, comme ceux qu'utilisent les bergers pour protéger leurs chiens des loups des collines. Son agresseur relâcha aussitôt sa prise fout de douleur. Sylvain encore un peu groggy se retourna et pu voir son adversaire dans toute sa majesté.

La suite... prochainement !

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*pigouiller : verbe de la région Poildou-Charpente signifiant patauger joyeusement dans un élément relativement liquide.
**Solvert : il est important de notifier au lecteur qu'en raison d'une bizarrerie alchimique le soleil de la Teurre est vert.
***Nécrologique : administration mise en place par Dess pour gérer les flux d'âmes, la réincarnation et les visas pour le monde des morts.
****Resquilleur : nom donné couramment aux âmes qui refusent de mourir et reviennent sur Teurre, ils sont pourchassé par la Nécropolice.

jeudi 30 décembre 2010

Prologue


A l'origine il n'y avait rien, du moins, c'est ce que pensent nos meilleurs savants.
Et puis des tréfonds de l'espace ils arrivèrent... les Pluvieuh ! Ces monstres gigantesques volaient à travers l'espace en dévorant la matière et ne laissaient derrière eux que mort et désolation. Il adoraient grignoter planètes, lunes et astéroïdes, mais ce qui les rendaient fous, c'était ce petit goût, un peu sucré, un peu salé que pouvait avoir une planète peuplée d'âmes intelligentes et ce croustillant incomparable que peuvent avoir les divinités qui vont fréquemment de pair avec avec les âmes intelligentes.
Rassasiés des mondes qu'ils venaient tout juste de dévorer, ils se trouvèrent un petit endroit tranquille, à proximité d'un soleil qui émettait une douce chaleur, pour digérer. Arrivé au terme du processus, Cthug'Zorh le Goinfre dirigea sa protubérance anale en direction d'une orbite elliptique et déféqua vigoureusement, créant un ignoble corps céleste qui entreprit sa longue rotation autour de son soleil. Alors que cette dernière amenait l'amas de déjections à sa portée, Lohm'Ogroth le Ventru l'aligna de sa tentacule urinaire et entrepris d'arroser abondamment l'astre nouvellement créé, le gratifiant d'un vaste réseau d'océans, de rivières et de lacs. Ne voulant en être en reste, Tarnath'Totos l'Ingurgiteur, exhala un rôt méphitique depuis son appendice buccal, dotant d'une atmosphère irrespirable ce qu'il convenait d'appeler désormais une planète propre (enfin, ça c'est vite dit) à accueillir la vie.
Puis après leur sieste digestive, les trois léviathans célestes s'en retournèrent vers de nouveaux et pantagruéliques raouts célestes, non sans avoir noté deux ou trois alignements d'étoiles qui leur permettraient de revenir voir de temps à autre si l'apparition de ladite vie, n'aurait pas par hasard élevé leur abominable création au rang d'amuse-gueule potable.

Avant que la vie ne puisse apparaître, ce qui dû attendre un nombre colossal de révolutions, il fût de prime abord nécessaire au jeune astre de prendre le temps d'instaurer un cycle géologique et saisonnier, de stabiliser sa température interne, réduire le taux d'acidité de ses océans, bref de mettre en place le minimum requis pour l'apparition d'une vie, aussi primitive et robuste soit-elle. La vie en question se développa suivant ce qu'il convient d'appeler les Trois Grands Stades de l'Intelligence Successive.
Le premier fut le Stade Débile Profond. A cette époque le Grand Océan d'Urine, qui recouvrait alors les trois quarts de la planète et que nous connaissons aujourd'hui sous le nom plus vendeur d'Océ-Anjoleur, grâce au lent procédé de filtration de l'urine de pluie à travers les déjections sédimentaires, commençait à avoir un taux d'eau dans l'urine acceptable. C'est alors qu'au plus profond dudit océan apparurent les premiers organismes unicellulaires. La vie d'une amibe n'a vraiment rien de folichon, à part manger ses congénères pour se reproduire par division en attendant la mort, il n'y a pas de place pour la fantaisie. Néanmoins, une petite jeunette tenta de mettre un terme à cet absurde cycle de nutrition-digestion-reproduction. Son idée était que deux amibes ensembles pouvaient manger plus que deux amibe seules, et qu'en conséquence de la mise en commun de leurs ressources respectives il en résulterait un bien, qui permettrait l'édification du groupe : le Communisme Multicellulaire était né ! L'idée séduisit immédiatement les autres amibes et l'on put alors assister à un festival de création toutes plus farfelues les unes que les autres. Puis les amibes décidèrent qu'on devait désormais les appeler des cellules et que puisque certaines s'occupaient de bouffer alors d'autres se concentreraient sur le repérage des proies ou le déplacement en milieu hostile. Ainsi naquit la spécialisation et le principe de l'évolution.
Le second Stade est appelé Stade Stupidité Sans Bornes. Après s'être fourvoyé dans un certain nombre de cul-de-sac sans avenir à force de vouloir créer une créature super-adaptée, l'évolution arriva enfin à mettre en place un schéma de construction global (une tête un torse et quatre membres) pour définir de nouvelles espèces adaptables, mais non-adaptées.
La première espèce ainsi définie fut celle des orks. Massifs, résistants, dotés de deux cœurs pour pomper un sang noir et visqueux, d'un extrême longévité et même de plusieurs cerveaux (un dans la boité crânienne, un dans le torse pour gérer le système cardio-respiratoire plus quelques centres nerveux dans les membres pour gérer les réflexes). Leur peau dure comme du cuir de buffle était de couleur verte faisant office de camouflage naturel. L'absence d'armes naturelles les força à inventer des outils et c'est ainsi qu'apparu la toute première intelligence. L'expérience n'alla cependant pas bien loin car les orks était si forts que le caillou leur servait d'outil pour tout, fracasser des crânes (y compris à distance), bûcheronner, construire des huttes inutiles puisque de toutes façon ils n'étaient guère incommodés par les intempéries.
Forte de ses expériences précédentes, l'évolution aboutit alors à deux nouvelles espèces. Doté d'un seul cœur et d'un seul cerveau, d'une constitution relativement faible, et d'une pitoyable durée de vie, les humains et les gobelins ne pouvaient se contenter d'un caillou comme outil. La courte vie des ressortissants de ces deux espèces était en général caractérisé par un foisonnement intellectuel rare. Malheureusement il fallait souvent plusieurs générations pour achever les projets les plus complexes, compte tenu du fait que l'éducation prenait la première moitié d'une vie d'humain (ou de gobelin) et qu'ensuite il ne restait plus longtemps avant la sénilité. Au fil du temps, les humains se mirent à s'adapter à leur milieu naturel et devinrent plus robustes (et moins intelligent), les gobelins (petits, malingres et à la peau verte) développèrent une étrange mémoire génétique et les enfant se mirent à naître avec une bonne partie des connaissances de leurs parents.
Apprenant une fois de plus de ses erreurs, l'évolution frappa alors un grand coup et créa une nouvelle génération de trois nouvelles espèces, capable de vivre très longtemps afin d'avoir le temps d'apprendre de ses ancêtres et de repousser les limites de ses connaissances. Les elfes, variante efféminée et affaiblie des humains pouvaient vivres quelques millénaires. Seulement quand on est jeune et qu'on a quelques millénaires devant soi, on n'est pas pressé d'apprendre et quand on a plusieurs siècles d'existence on a tendance à sombrer dans une béatitude contemplative. Bref, à part organiser de grandes teufs en forêt, ils étaient pas doués pour des activités autres qu'artistiques. L'autre espèce apparue à cette époque était les reptants, descendants de la branche des peaux-vertes ont la particularité, en plus d'avoir un forte longévité, de posséder une membrane reliant leurs membres supérieurs et inférieurs qui leur permet de voler. Au sol, en revanche cette membrane devient un véritable handicap, tout particulièrement dans les cités encombrées ou les forêts. Enfin, la dernière espèce de cette fournée se nomme les fourriens. Les fourriens ont une apparence bien plus bestiale que leurs ancêtres humains, la plupart ont un museau, une queue et de la fourrure. Tous sont dotés de sens assez extraordinaires. Hélas, la plupart d'entre eux ne dépassent jamais les 13 ans humains d'âge mental et ne font rien d'autre à part profiter de la nature durant leur longue vie.
D'aucun auraient conseillé à l'évolution d'arrêter les frais, mais cette dernière est vraiment têtue comme une mule. Elle a donc persévéré et donnée le jour à la dernière grande race pensante, les nains. Une race assez moyenne somme toute, en regard de la Teurre, longévité moyenne (environ cinq cent ans), une intelligence moyenne, constitution moyenne... mais paradoxalement, c'est de cette race moyenne que viennent toutes les grandes évolutions techniques et artisanales, telles que l'acier inoxydable, le duracier, l'optique, l'alchimie, etc... Grâce à leurs contacts avec les nains, les autres races révélèrent aussi leur potentiel intellectuel et artistique, mais aujourd'hui encore, ils restent la référence sur toute la Teurre (sauf pour les elfes qui n'ont d'autres références qu'eux même, mais c'est leur problème).
Après ce coup d'éclat, l'évolution sombra définitivement dans la sénilité, profitant de sa maîtrise de l'intelligence, elle s'évertua à l'insuffler dans tout et n'importe quoi, rocher, fées, animaux... En définitive, depuis la création des nains, aucun peuple à part entière ne vis plus le jour, en revanche un paquet de monstres doués d'intelligence continuent de pulluler.

Et alors que l'intelligence de plus en plus développée des peuples de la Teurre les guidait vers des questions malsaines telles que : qui suis-je ? Où vais-je ? Quelle est cette force invisible qui fait bouger les branches de l'arbre et soulève le jupe de la voisine ? Forcément des réponses de plus en plus malsaines émergèrent guidant toute la création vers le Stade Omnisapiensis Completum, l'ère des dieux !
Dans leur volonté de tout expliquer de façon non-rationnelle, les grandes races pensantes ont naturellement postulé que tout ce chambard métaphysique sur la vie, la mort, l'existence, etc... c'était à cause de dieux. Manque de bol, les dieux n'étant rien d'autre que des particules d'omniscience maintenues de façon cohérente par de l'énergie de croyance (à l'exception des Pluvieuh, qui eux sont des créatures omnipotentes), ces derniers furent créés ex-nihilo par les crétins pensants qui peuplaient les fertiles contrées de ce que l'on appelait alors la Teurre.
Le truc avec les dieux, c'est qu'ils ont besoin de deux ressources essentielles : les croyants et les adorateurs. Sans les premiers, ils ne pourraient pas exister, et ils ont absolument besoin d'un paquets des seconds pour accomplir des miracles. Ils arrivèrent alors très rapidement à l'équation suivante : moins de dieux est égal à plus d'adorateurs, plus d'adorateurs est égal à plus de miracles, plus de miracles est égal à plus de croyants et moins d'adorateurs des dieux ennemis, moins d'adorateurs ennemis étant égal à moins de dieux. Il va sans dire qu'une fois que toute la tricholée de baltringues célestes en arriva à ce constat, on a commencer à se regarder en chien de faïence autour de la table ronde divine. Partant de là, les choses ont un petit peu dérapé vers une époque aujourd'hui oubliée : le Temps des Guerres des Miracles. Suite à l'engloutissement et à l'envol de continents entiers, à la diminution de 98,58624892 % plus trois nains, deux humains, quatre orks, six fourriens, un reptant et huit gobelins près (les nains ayant inventé très rapidement le recensement, ce chiffre est très précis) et à l'invention du disco, les dieux survivants signèrent une charte établissant leur nombre et mettant en place l'Organisation des Dieux Unis. Vint alors le Temps de Paix (pour les teurriens du moins), période houleuse durant laquelle ces merveilleuses personnalités de pur-esprit (bien que certaines aient un corps de rêve) se disputèrent pour savoir s'il fallait révéler aux habitants de la Teurre que la création de leur monde n'était pas du fait des dieux mais des Pluvieuh et qu'il n'était pas plat, contrairement à ce qu'ils avaient prétendu dans la plupart de leurs dogmes (en même temps, aucun esprit sensé ne croirait sa planète est ronde, cubique à la limite). La plupart préféraient laisser leur ouailles dans l'ignorance afin de leur soutirer un maximum de croyance ce qui leur laisserait une petite chance de survivre à l'engloutissement de la Teurre lors du retour du Goinfre, du Ventre et de l'Ingurgiteur. Néanmoins, deux dieux décidèrent de révéler la vérité. Lun'Demiel déesse tutélaire des elfes, pensait que mentir c'est mal et pas gentil du tout. Elle enseigna donc l'astronomie à son peuple afin qu'il su que Teurre n'était pas plate (et accessoirement calculer les alignements pas kouls de planètes). Les elfes eurent d'ailleur toutes les peines du monde à convaincre les autres races, tout le monde les prenant pour une bande d'artistes abrutis et contemplatifs. Heureusement Dess, dieux des morts ne redoutait pas l'engloutissement, en revanche il avait peur qu'en tant que dieu vénéré et craint par la totalité des peuples pensants, il n'y survive et obtienne ainsi la charge d'une quantité d'âmes trop importante pour les délicats rouages de la pesante administration nécrologique qu'il avait mise en place. Aussi décida-t-il d'aider Lun'Demiel en confirmant les dires des oreilles pointues et il fit dont à ses ouailles de la magie afin qu'il puissent trouver des solutions inventives au problème de l'engloutissement. C'est ainsi que vint le Temps de la Révélation.

Les autres dieux prirent alors le nom de Lumineux et pour contrebalancer l'effet de la Révélation, investirent de grands pouvoirs des champions, qu'il expédièrent à travers toute la Teurre afin qu'il rétablissent la ferveur tout en accomplissant des quêtes plus stupides et tape-à-l'œil que douées d'un véritable intérêt public. Mais Dess et Lun'Demiel décidèrent alors d'en faire autant et formèrent le groupe des Cendreux, et prirent des champions. Il furent rapidement rejoints par Satmain, dieu nouveau né de la fin du monde. C'est ainsi que débuta le Temps des Champion. C'est à cette époque que la Compagnie des Cendreux arpenta la Teurre en tous sens, luttant contre des créatures monstrueuses, les cultes secrets des Pluvieuh, cartographiant les zones les plus reculées, découvrant des temples mystérieux ! C'est leurs aventures que je vais vous conter...